Accueil Sport L’invité du Lundi | Abdesslam Layouni, médaillé d’or aux jeux africains (800 m) : «Viser le top 4 à Doha et le podium à Tokyo»

L’invité du Lundi | Abdesslam Layouni, médaillé d’or aux jeux africains (800 m) : «Viser le top 4 à Doha et le podium à Tokyo»

• «Il faudrait au moins 350.000 Dinars pour préparer un champion»
• «Je suis une préparation par correspondance !»
• «Les indemnités que je perçois couvrent juste les frais des vitamines»
• «Regueb est un fief de champions»

En dépit du fait qu’il tente de garder la forme, sans suivi technique, tout en participant à des compétitions d’envergure, Abdessalem Layouni est parvenu à battre le record national du 800 m à quatre reprises. Il a ainsi confirmé ses prédispositions en glanant la médaille d’or au 800 m lors des derniers Jeux africains disputés au Maroc.

Ambitieux à souhait, Layouni annonce même qu’il est capable de se classer parmi les 4 premiers au championnat du monde au Qatar, et de remporter la médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. Mais ses projets ne se réaliseront que s’il serait encadré convenablement et qu’il se focaliserait sur l’événement sans penser aux soucis du quotidien.

Qu’as-tu ressenti en franchissant la ligne d’arrivée du 800m en tête?

Ma victoire était attendue. En gagnant la série et la demi-finale, j’étais certain de la victoire, surtout après avoir bien étudié mes adversaires. J’ai su comment mes efforts en finale pour les battre à plate couture.

Tu as abandonné au 1.500 m

J’étais engagé sur le 1.500 m. J’ai ainsi répondu à l’appel. Mais sachant qu’il y avait la demi-finale et la finale, j’ai abandonné pour récupérer après les efforts fournis dans la course du 800 m.

Et la préparation des Jeux africains ?

Une préparation en l’absence d’un entraîneur. Mon programme de préparation a été établi par Noureddine Kammoun. Je l’ ai suivi à la lettre sans qu’il soit présent pour moi et pour Amor Yahia.

Les distances à parcourir au cours de la séance d’entraînement sont chronométrées en général par un autre entraîneur. Outre les stages à Ifrane qui se trouve en altitude, j’ai pris part à beaucoup de meetings internationaux au cours desquels j’ai réalisé de bons chronos.

Et cette situation perdure ?

D’abord je dois avouer et préciser que Si Noureddine Kammoun est un grand technicien qualifié et compétent.

J’ai beaucoup progressé grâce à ses conseils. Dommage qu’il ne soit pas avec moi.

Sur ce, la fédération m’a annoncé que des contacts avec l’entraîneur de l’Algérien Taoufik Makhloufi, le Français Philippe Dupont, sont très avancés. J’attends toujours.

La dernière étape de préparation pour le mondial de Qatar ?

Après les Jeux africains du Maroc, je suis resté sur place pour continuer un stage qui a débuté avant les jeux.

Et récemment, je me suis envolé pour le Qatar pour achever la préparation sur place et m’adapter aux conditions climatiques.

Quelles sont tes chances ?

Le niveau sera très élevé, en raison de la présence d’athlètes de haut niveau dont les performances de la majorité tournent entre 1 minute 44 secondes et 1 minute 45.

Et si j’arrive à bien me classer dans la première course, et me qualifier pour la suivante, je pourrais terminer la finale parmi les quatre premiers.

Et la plus haute marche du podium ?

Je ne rêve que de cela. Mais tout d’abord, il faudrait au moins 350.000 Dinars pour préparer un champion.

De plus, il faut qu’il soit entouré par un staff complet (technique, médical, etc.).

Je vous garantis une médaille olympique à Tokyo 2020 si je bénéfice du minimum.

Ta situation matérielle ?

Je vis avec une indemnité mensuelle de 200 euros de la part de mon club français, Saint Junien, et une autre de l’ordre de 350 dinars de la part de la FTA. Elles couvrent juste les frais des vitamines !

Le Croissant sportif de Regueb a organisé une réception en ton honneur

Je remercie infiniment les responsables de mon club d’origine qui, malgré le manque de moyens financiers, sont en train de fournir des efforts louables pour doter l’équipe de moyens substantiels. D’ailleurs, ma coéquipière, Marwa Bouzayani (3.000 m steeple), issue de Regueb, est qualifiée pour le championnat du monde. Bref la ville de Regueb est un fief de champions.

Salah KADRI

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